Cette chronique se fera cette fois-ci au « je » ; car la question est à la fois très personnelle et farfelue. Elle est la suivante. Le bon vieux confessionnal (et toute sa philosophie) des églises catholiques a-t-il promeut l’automatisme de la peinture ? Il semblerait que oui si l’on tient compte que le surréalisme est d’abord né en pays catholique, la France, et que nombreux Espagnols ont d’abord adhéré. La Pologne, la Hongrie, la Belgique se joindront au rang. Il est intéressant de noter que les pays protestants ne se sont joints à l’automatisme qu’après soit une dizaine d’années plus tard. Il en est de même avec le Canada. Mais comment peut-on expliquer cela ?
Simplement avec le fameux decretum horribile de Jean Calvin, celui de la prédestination qui « est un concept théologique selon lequel Dieu, aurait choisi de toute éternité, et secrètement, ceux qui seront graciés et auront droit à la vie éternelle » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9destination). En autres mots, que quelques un parmi nous seront élu au paradis éternel. En pays de souche protestante réformée pendant l’entre-deux-guerres (lors de l’éveil de l’automatisme), la toile devrait servir à l’utilité de l’être et pour la très grande gloire de Dieux (Max Weber), d’où une toile très figurative, normale, pour décorer les maisons, bref faire plaisir. Par contre, faire une toile automatiste était quasiment se condamner de soi aux feux éternels. Mais pour le catholique, qu’une petite confession pour se faire pardonner les éclaboussures multicolores sur la toile ; « mon père, je m’accuse d’avoir lancé de la peinture sur une toile » ; et de là le retour à l’atelier pour le retour au confessionnal. Et là, le Manifeste du Surréalisme de Breton et Refus Global de Borduas ! Heureusement que ce n’est plus comme cela aujourd’hui !
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